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chantier naturiste dans l'hérault
7 février 2013

sources anciennes et détours

Le village de l’Estagnol ou lieu dit l’Ecart fut mentionné au XIème siècle dans le cartulaire de Gellone. De source orale, et indiqué dans plusieurs guides, ce village fut abandonné entre les deux guerres. L’état général de la bâtisse et de ses dépendances prouve s’il en est que l’abandon ne date pas d’hier. Certaines associations ou personnes privées sont intervenues pour ralentir et contrarier cette lente agonie. Non loin du plateau, à quinze minutes à pied, le mas de l’Arboussier (de l’occitan arbocièr, lieu planté d’arbousiers) semble figé et dénudé. Il n’est pas unique en son genre. On comprend rapidement que cette campagne ou ce pays s’est peu à peu vidé de sa population, délaissant l’agropastoralisme et l’inconfort de ces contrées. Le mas d’Agre (altitude 505 mètres, du latin ager, « champ cultivé »), le mas de Portalon (de l’occitan portal, portail), deux ou trois sites encore à découvrir témoignent de ce délaissement. L’architecture sobre, digne et hiératique  des bâtiments de l’Estagnol (du latin stagnum et iolum, mare ou pièce d’eau, de l’occitan estanhol) est caussenarde. Les pièces sont sombres, les branches sur lesquelles on a coulé du mortier recouvert de tuiles canales sont noircies (au feu ?), les ouvertures sont basses, les fenêtres rares, des citernes qui recueillent l’eau de pluie sont assoiffées,  des caves voutées, un four à pain s’appuyant sur un arc superbe en pierre reste en suspend, un second dont l’âtre est effondré, deux cadrans solaires dont un s’est éteint, une aire dallée servant au battage des céréales, des escaliers en pierre, une fenêtre à meneaux, des sols dallés de pierres plates. Une bergerie. Des pièces sans toit. L’eau qui s’infiltre fragilise l’ensemble. La dernière catastrophe (l’effondrement d’un toit) a eu lieu fin juillet-début août 2012. Les tuiles se sont brisées en grande partie, en s’enchevêtrant dans leur chute avec les branches plus épaisses que celles qu’on utilise traditionnellement dans une charpente caussenarde. Cette construction se déclinait avec une poutre centrale ou traversante sur la longueur de la pièce et recueillant de part et d’autre dans le sens de la pente des branches d’une longueur de 1,70 à 1,80 mètres. Les tuiles courant couvert étaient ajustées directement sur un lit de mortier blanc. Voici pour la partie visible, immédiate et non exhaustive du site. Les apparitions sont plus modestes, enfantines et parfois capricieuses ; elles se révèlent par malice, par inadvertance ou par erreur. Mais qu’ont-elles à dire à des aveugles qui se taisent ? Nous passerons et penserons à une autre génération.

Pour venir jusqu’à ce lieu, arrivant du sud, vous avez quatre possibilités clairement établies :

la première, au départ de st Guilhem le désert, emprunte la chaussée du géant ou GR74 vers l’ermitage de Notre-Dame du lieu plaisant, sans oublier de bifurquer à droite en direction de la baume de l’Olivier, en traversant la pinède de la Combe Fournen, et en passant sur le sentier qui court le long du cirque de la Balaïssade (vallée des houes). Cette option de promenade est la plus longue mais peut-être la plus enchanteresse.

La deuxième emprunte le chemin au départ du 1er barrage construit sur l’Hérault à la fin du 19ème siècle, qui alimente le canal de Gignac, à la sortie du village de st Guilhem, sur la D4. Ce chemin s’engage dans la combe de Malafosse, puis celle de Légeaux, menant au mas de l’arbousier.

La troisième commence toujours du barrage, en suivant la direction du Causse de la selle, par un petit sentier caladé, le long de la combe de la Bugadière (de l’occitan bugadiera, liseron des haies). Cette troisième option est la plus courte (30 à 40 minutes), à l’ombre en milieu d’après-midi. Malheureusement quelques murets se sont écroulés, rendant le parcours par endroits plus « caillouteux ».

Le quatrième chemin emprunte la combe du Buis, puis délaissant la combe de la Galinière, s’engage dans la combe de Valbonne jusqu’à la croix scellée au départ de la draille, du hameau de l’Estagnol, à la croisée des chemins. Cette croix fut érigée en l’honneur de Notre-Dame en remerciement de sa protection contre la maladie (peste ?), famine ? Ce que je sais, c’est que le jour où la procession partit du village, l’orage et la grêle accueillirent les processionnaires. Cette dernière option (par le sud) offre un joli exemple de cheminées minérales, calcaires, dressées dans le ciel comme des cierges blancs, puis dans sa montée vers le plateau, laisse apparaitre une vue insaisissable des alentours, dans une lumière douce, caressante et bienveillante.

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