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chantier naturiste dans l'hérault
3 avril 2013

orthodontiste

La ruine de l’estagnol est une carie sur une dentition minérale, elle a l’odeur d’une bouche qui l’accueille, et son abcès va durer longtemps. C’est à peu près tout ce que je peux en dire pour l’instant, car le mal de dent le dispute avec le mal au ventre. Quelquefois je me pose, après la journée de travail, la question de son utilité, je n’entrevois aucune réponse. Je pourrais ajouter et c'est une précision importante que c’est aussi une dépense inutile. Du corps. Et en second lieu de l’esprit. Un homme avec lequel j’entrepris une franche et longue discussion sur son activité d’observation des oiseaux implantés sur le site, me délia la langue à tel point que je lui fis part de mes observations sur nos compatriotes armés de bâtons et de chaussures de marche qui viennent le mardi –jour d’observation, passer devant le hameau, s’arrêter quelques instants et repartir à l’ascension du roc de la vigne. Nous convenions que la plupart sont de jeunes retraités, plutôt bien équipés pour la marche, sac à dos et bâton, coupe-vent et chaussures ad-hoc, puis en cette saison du printemps qui s’ouvre, des familles, des solitaires, de jeunes couples et enfin des sportifs. La plupart d’entre eux semblent ravis d’être arrivés à bon port, et manifestent leur contentement par des encouragements sincères et contagieux. Quoi de plus naturel en effet de s’apercevoir qu’on s’occupe de ruines. Quelquefois je pense que je n’irai jamais à Nuremberg, à Dresde, à Hiroshima, ou à Tokio, pour prendre des destinations lointaines, bâties, détruites et rebâties. Que je ne connaitrai pas d’autres pays ou contrées où j’aurais souhaité me déplacer, comme on déplace une malle dans un voyage. Que je ne rencontrerai pas les personnes dans leur propre désert, alors qu’ils œuvrent laborieusement à la création ou à l’avancée du désert tout autour de leur lieu d’habitation. Nous nous tenions debout à la lumière, et nous cherchions la porte de sortie du monde. C’est à peu près tout ce que je puis observer du plancher de la troisième pièce, à ciel ouvert, plate-forme ou planches de théâtre qui ouvrent devant soi la salle de spectacle, le rideau levé, tels le roc de la vigne, la draille, les murets, les chênes, mêlant les verts excitants et le bleu du ciel. Mettre un toit est une privation insurmontable, une aberration, une absurdité mais peut-être un mal nécessaire. Mettre un toit c’est comme couvrir d’un manteau épais la nature qui est là, un manteau de mendiant, rapiécé, miteux et puant. Il s’agirait de le dévêtir. Nous aussi.

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